C'est fou c'que tu m'fais peur mon petit bout de vie, Appuyé sur mon coeur courageusement blotti, T'as ancré dans ma chair ton fragile rafiot, Moi j't'envoie mes rivières, et j'te secoue d'sanglots, J'ai peur que tu décroches, j'ai peur que tu dérives, Mais plus je te sens proche et plus que j'ai peur qu't'arrives, C'est fou c'que tu m'fais peur avec ton grand mystère, J't'endends déjà qui pleure j'me vois déjà m'en faire. J'voudrais voir ton visage, j'te voudrais déjà grand, J'te voudrais déjà sage, et déjà éloquent, J'ai peur de ton langage cousu de cris divers, Que j'devrai comme toutes les mères décoder sans relâche. C'est fou c'que tu m'fais peur mon silencieux copain, Planté comme une fleur dans mon précieux jardin, Cet espace de chair sans roses ni jonquilles, Réservé au p'tit frère de ma jolie grande fille. J'voudrais voir ton visage, j'te voudrais déjà grand, J'te voudrais déjà sage, et déjà éloquent, J'ai peur de ton langage cousu de cris divers, Que j'devrai comme toutes les mères décoder sans relâche. J'ai peur de ce regard que tu poseras sur moi, Quand pour la première fois j'te tiendrai dans mes bras, J'ai peur de ton soleil, j'ai peur de j'ter de l'ombre, Sur ton premier premier éveil avec mes humeurs sombres. C'est fou c'que j'me fais peur, je crie, je m'impatiente, Je porte tant d'bonheur que ça m'fait mal au ventre, J'me ronge les pouces et la panique me frôle, Quand j'pense à ta frimousse juchée sur mon épaule. Donne-moi du courage, je deviendrai plus grande, Les femmes sont plus sages, chaque fois qu'elles enfantent, J'écouterai ton langage cousu de cris d'enfants, Et comme le font toutes les mères, j'y décoderai : Maman