L'hiver qui arrive à son terme S'est inscrit dans mon épiderme Et j'ai perdu toutes mes plumes. Voyagent mes cicatrices Comme une flamme dans les coulisses Qui me démange et me consume Qui pourrait me sauver, me saisir, me ressusciter ? Faîtes qu'apparaisse une main tendue Car je ne peux me relever et voudrais tant laver D'une caresse mon coeur à nu Faire peau neuve, peau neuve Table rase du passé Pourvu qu'il pleuve un fleuve Des trombes d'eau et d'or sacré Je mute comme la saison Débute ma transformation Je ne suis plus tout à fait la même. C'est l'heure de mes retrouvailles Sans armure et sans médaille Dans mon plus simple appareil De tout mon être, je bascule Dans ce flot d'amour qui m'accule Je veux que ne cesse cette parade nouvelle. Je m'engouffre dans la candeur De ce souffle réparateur Qui me résolve et me révèle Je fais peau neuve, peau neuve Table rase du passé Pourvu qu'il pleuve un fleuve Des trombes d'eau et d'or sacré Sur ma peau neuve peau neuve Je veux renaître sous une pluie dorée Pourvu qu'il pleuve un fleuve Sur tout mon corps abandonné Des torrents de lumière Sur ma peau, sous mes paupières Des tonneaux de poussière Qui s'effacent comme par magie tout doucement et qui exaucent mes prières Dans les effluves d'un hammam Deux dames s'entretiennent d'Abraham Et plus rien d'autre autour n'existe Elle est sauveuse, je suis sauvée Parfum d'argan et d'oranger Comme seul remède à toutes mes prises Je me réveille dans la fumée Et dans tous mes pores embués Se fait sentir le doux présage D'une nouvelle éternité D'une pluie d'or étoilée La lune éclaire mon visage Je fais peau neuve, peau neuve Table rase du passé Pourvu qu'il pleuve un fleuve Des trombes d'eau et d'or sacré Sur ma peau neuve peau neuve Je veux renaître sous une pluie dorée Pourvu qu'il pleuve un fleuve Sur tout mon corps ressuscité Je fais peau neuve