Les cloches de Lisbonne Au matin, quand c'est dimanche Se souviennent encore En voyant les voiles blanches Qu'elles sonnaient autrefois Quand un marin du Roi Quittait la rade immense Et que, les larmes aux yeux, Il entendait l'adieu Des cloches de Lisbonne Les barques dans le port Font des rêves de caravelles Un jeune matelot Les yeux clos Sourit aux anges Il voit le drapeau d'or Des vieux conquistadors Le frôler de son aile La grande voile frissonne Et c'est pour lui que sonnent Les cloches de Lisbonne Les pigeons bleus des églises Nichés au creux des clochers Soudain se sont réveillés Et vont tournoyer Dans les pierres grises Sous le ciel clair et tranquille D'un beau printemps portugais La chanson des campaniles Montant sur la ville Fait comme un bouquet Les cloches de Lisbonne Au matin, quand c'est dimanche Se souviennent encore En voyant les voiles blanches Qu'elles sonnaient autrefois Quand un marin du Roi Rapportait dans ses cales Des horizons nouveaux Salués par l'écho Des cloches de Lisbonne Le jeune matelot, Les yeux clos, Sourit encore Il voit le Roi, la Cour, Les velours Multicolores Une infante aux yeux noirs Lui paye d'un regard Les mondes qu'il apporte Sa tête tourbillonne Et c'est pour lui que sonnent Les cloches de Lisbonne !